1. Chaque personne est unique. Ce sont les personnes qui vont vers le yoga en tant qu’individus et non le yoga qui vient à elles.
Le Yoga Rahasya est le 1er texte qui accorde une légitimité à ce qu’on appellerait aujourd’hui le yoga à la carte, le yoga personnalisé, pour répondre à la problématique de chacun à un moment donné de sa vie. Il indique que la question de l’adaptation du yoga était posée dès le IXème siècle et qu’il ne s’agit en aucun cas d’un débat moderne dérivant de l’introduction du yoga en Occident. C’est un défi lancé aux professeurs : comment garder le caractère d’une posture tout en la rendant efficace pour une personne donnée ? Dans quelle mesure le yoga peut-il être accessible à tous ? Est-ce cela qu’il faut rechercher à tout prix ? Enfin, l’adaptation du yoga aux cas concrets permet de mieux comprendre le développement de la yoga thérapie qui constitue aujourd’hui l’une des fonctions les plus prisées du yoga. « Pour ma part dit Katharina Kleinknecht, j’en ai tiré une grande leçon : je ne mélange plus les élèves. J’enseigne aux jeunes et aux personnes âgées séparément et je donne des leçons particulières à ceux qui ont des besoins spécifiques. L’efficacité est à ce prix ».
2. Il est important d’enseigner le yoga aux femmes car elles sont la source des générations futures.
Toutes les féministes seront heureuses d’apprendre que Sri Nathamuni, (Yoga Rahasya attribué à Sri Nathamuni, yogi érudit qui aurait vécu au IXème siècle et dont Khrisnamacharya serait l’un des illustres descendants), se souciait des femmes et de leurs enfants. Si, aujourd’hui, les femmes constituent le gros de la troupe des pratiquants de yoga, ce n’était pas le cas à l’époque où ce manuel fut pensé et rédigé. Précurseur ou libre penseur, l’auteur du Secret du yoga a eu l’intuition que les femmes occuperaient une place centrale dans l’évolution du yoga, non seulement en tant qu’adeptes qui pratiqueraient pour leur propre profit mais aussi et surtout, en tant que mères qui lègueraient à leurs progénitures une certaine attitude face à la vie. Katharina Kleinknecht, elle-même mère de 6 enfants, à mis en place des cours destinés aux femmes enceintes. Le résultat est probant car celles-ci vivent une grossesse sereine aussi bien dans la transformation de leur corps que dans leur relation avec le petit être en gestation.
3. Le yoga s’apprend avec un professeur et non pas seul.
La relation maître-disciple ou professeur-élève a fait couler beaucoup d’encre et pas seulement dans le monde du yoga. Inscrite au cœur de la formation autrefois, elle tend à être remplacée par des CDRom, des vidéos, des photocopies d’extraits de manuels, bref par des supports sans âme, sans parole et sans vie. En rappelant l’importance de la transmission directe le Secret du yoga met en lumière l’une des dimensions fondamentales de la pratique qui tient dans l’aller-retour des questions-réponses qui chevauchent la dialectique attentes-résultats et qu’il s’agit inlassablement de remettre sur le métier pour ne pas rester piégé dans une sorte d’auto-satisfaction stérile. C’est dans ce sens que l’œil extérieur du maître, voire sa rigueur impitoyable, est salutaire.
4. Il est normal que la pratique du yoga se transforme avec l’âge. La méditation prend plus d’importance à la fin de la vie. Quand le corps se raidit, l’esprit cherche à s’alléger.
Pratiquer les asanas dans sa jeunesse, le pranayama lorsqu’on est adulte et méditer vers la fin de la vie. Il ne s’agit pas de suggérer une évolution linéaire mais l’infléchissement d’une pratique qui doit comporter en tout temps ces 3 aspects du yoga. C’est aussi une manière d’introduire la réflexion sur la fin de sa vie dans sa pratique, doucement, sans angoisse, avec tendresse et acceptation de ses limites. « Plutôt que la rébellion contre la déchéance et la maladie je me sens aller vers un accord croissant avec comment les choses se présenteront. Alors la peur de la mort prend sa juste place, sans aller au-delà des limites de ce qui est naturel pour l’homme. C’est l’effet Secret du yoga.
Zim dit
Je pense que c’est par la pratique et la persévérance, que l’on devient le yoga, ainsi nous faisons qu’un avec la vie et appartenons au Monde du Vivant.